Joao Maria Gusmao + Pedro Paiva
Depuis 2001, le duo d’artistes portugais João Maria Gusmão et Pedro Paiva poursuit une recherche phénoménologique sur le monde qui nous entoure, travaillant en particulier sur la perception et la vision. Leurs films montrent de courtes séquences sans effet narratif, purement visuelles, qui constituent les éléments d’une investigation plus vaste mais jamais résolue.
Dans leurs sculptures, les deux artistes domiciliés à Lisbonne explorent notre rapport à la réalité, pour ensuite le bouleverser avec précision analytique, délicatesse et humour. Les œuvres en bronze représentent des objets et des situations de la vie quotidienne, des motifs tirés de bandes dessinées, des bâtiments et, constamment, des figures et des animaux.
Concernant les sculptures, l’interaction entre le titre et l’œuvre ainsi que les constellations inhabituelles entraînent un glissement sémantique parfois surréel. Les artistes évoluent constamment à la limite entre la dimension statique de la sculpture en bronze et la dimension dynamique du film, et ce, en créant des sculptures qui expriment un déroulement temporel.
Juché sur un piédestal martial, comme sa qualité de cheval de général victorieux lui permet, le Horse de Gusmao et Paiva toise le promeneur du parc du château Chasse Spleen. On s’approche de la sculpture en bronze et elle perd de cette superbe parfois surréel.
Sur une stylisation enfantine a la Mimmo Paladino, ramené à des volumes essentiels (des tubes, des cônes), il apparaît à la fois drôle et inquiétant. Des empreintes humaines à la place de sabots, la patte arrière gauche esquissant un pas de danse, les oreilles bien droites mais le regard fixe, deux billes. D’ailleurs, qu’à t il fait du général ?
Il nous ait apparu tentant de se jouer de cette codification guerrière présente dans de nombreux parc de nos villes. Elle est supposée symboliser une partie de nombreux récits nationaux qui ne pourraient se construire, ne s’est construit que dans l’affirmation de sa force, forcément nécessaire, réelle ou imaginaire.